L'usine Amos

Frédéric Georges Amos (1767-1850) devient maître tisserand à Wasselonne (Bas-Rhin). Bas tricotés, chaussons en laine pour sabots et chaussons fourrés sortent des ateliers et font la renommée de l’usine. Ils sont plus connus sous le nom de « chaussons de Strasbourg ». Frédéric Georges Amos et sa femme auront 8 enfants dont Charles Amos qui s'illustrera dans le domaine. Ce même enfant aura un fils, également prénommé Charles. Ce dernier et son frère Frédéric reprennent l’usine avec leur beau-frère Charles Héber. C’est la naissance de la marque « Etoile ». A la fin des années 1860, l’usine est connue sous le nom « Amos Frères et Compagnie ». En 1870, La France perd la guerre contre La Prusse. Le traité de Francfort du 10 mai 1871 officialise l’annexion d’une partie de la Lorraine et de l’Alsace, dont Wasselonne. La France représentant une part importante de la clientèle, les frères Amos décident de transporter une partie de l’activité dans les Vosges. Grâce à une rencontre sur le quai de la gare, Frédéric Amos trouve le terrain idéal pour la bonneterie. Ce dernier borde la ligne de chemin de fer et joui d’un moulin avec approvisionnement en eau. Des ouvriers alsaciens arrivent pour travailler dans la succursale et pour former les nouveaux employés. Des ouvrières, souvent mères de familles réalisent les travaux de finition à domicile. La plupart des bâtiments de l’ancienne usine Amos sont détruits ou reconvertis. Dans le quartier de la gare, certains bâtiments sont encore visibles rue d'Alsace! Ateliers, conciergerie... Les grandes fenêtres permettaient de faire passer la lumière pour les ouvriers! Depuis les années 1970, l’actuel collège Louis Pasteur est un exemple de reconversion des bâtiments de l’usine Amos. L’élégant bâtiment administratif se trouve dans l’ancienne villa de la famille Amos Pendant la Première Guerre mondiale, l'usine Amos est touchée par erreur par les obus allemands. C’était la gare se trouvant à proximité, qui était visée. Malgré le danger, l’usine continue de fonctionner. Frédéric perd son fils au front. Son frère Paul, qui avait voulu quitter l’affaire familiale revient pour en prendre la direction en 1918. Durant la Seconde Guerre mondiale, l’usine Amos participe à l’effort de guerre en confectionnant des couvertures et des tissus en coton pour l’intérieur des masques à gaz. L’Empire colonial français amène la famille à Amos à développer son marché en Afrique du Nord, en Afrique occidentale, en Turquie, au Moyen-Orient ou encore au Maroc… Les années 1960 sonnent la fin de l’Empire colonial, et donc du marché des chéchias. Dans les années 1970, l’usine Amos fait face à des difficultés financières. A partir de 1975, les sociétés Amos sont reprises par des industriels parisiens qui vont essayer de redonner un nouvel élan à la production. Malheureusement l’année 1977 marque la fermeture des entreprises « Amos et Cie » et « Jersey-Mode ». « AMC » ferme ses portes en 1982. Quant à l’usine mère de Wasselonne, elle cesse son activité au cours de l’année 2000.