La faïencerie Muller

Le département des Vosges donne l’autorisation à monsieur François Calot de fonder une faïencerie à La Trouche en 1791. Il décide de construire un moulin et une retenue d’eau sur ses terrains, en bordure du cours d’eau du Biossy, au hameau de La Trouche. Le couple Calot n’ayant pas d’héritier, c’est à la famille de sa femme, les Simon, que revient la moitié des terrains à la mort de cette dernière. La manufacture est rachetée en 1799 par Simon-François Barthélémy et Charles-Maurice Dubras de Raon l’Etape. En novembre 1803, Louis-Goéry Vautrin acquiert les lieux et va développer l’activité en embauchant une douzaine d’ouvriers. Son fils Nicolas reprend les rênes. Mais ce dernier décède à son tour en 1843. La faïencerie reste dans la famille et est gérée par sa veuve sous le nom de « Veuve Nicolas Vautrin ». Joseph Malgras, faïencier à Raon l’Etape l’épaule comme directeur. En 1865 alors que la Madame Vautrin a vendu l’usine, un incendie se déclare et met fin à son activité. A La Trouche étaient produites des pièces peintes émaillées ou des pièces brunes utilitaires pour le quotidien. A la fermeture du site de La Trouche, le directeur Joseph Malgras achète un terrain à Raon l’Etape pour reprendre l’activité. La construction prend du retard et cela empêche le bon développement de l’activité. Endetté, l’industriel est dépossédé de ses biens. La vente aux enchères s’est déroulée au mois de janvier 1857. Nicolas Aubry, notaire de profession, achète la faïencerie pour son fils Albert. Malheureusement ce dernier décède. Monsieur Aubry cède alors les rênes à son gendre Adelphe Muller. Cette décision signe le début d’une ère prospère. La cinquantaine d’ouvriers de la faïencerie travaillent à la main, de la préparation et de la tour de potier à la peinture. Hommes, femmes et enfants peuvent y trouver du travail : voituriers, passeurs de terre, portiers, concierges, émailleurs, faïenciers, retoucheuses en faïence, peintres… La clientèle vient principalement du nord de la France. La faïencerie Muller ferme ses portes au cours de l’année 1898, quand Monsieur Muller décide de se retirer des affaires. Il décède en 1900, à l’aube du XXème siècle. Outre le statut d’industriel, Adelphe Muller aura été maire de Raon l’Etape, membre du Conseil Général des Vosges, suppléant du juge de paix et enfin membre de la Chambre Consultative des Arts et Manufactures. Des réalisations de la faïencerie Muller sont exposées au musée Pierre Noël à Saint-Dié-Des-Vosges!