Église Saint-Pierre et Saint-Paul

Construite entre 1684 et 1696 à l’emplacement d’un édifice plus ancien (dont quelques traces subsistent encore, comme les fenêtres géminées à colonnettes du campanile), remaniée au XVIIIème siècle (elle reçoit à cette époque divers décors stuqués), et restaurée en 1999, l’église Saint Pierre et Saint Paul a su traverser les siècles en conservant toute sa majesté. Avec son imposant clocher coiffé d’un lanternon, avec ses sept chapelles latérales, ses nombreuses fresques et ses innombrables stucs, l’église Saint Pierre et Saint Paul est sans aucun doute l’un des plus beaux édifices baroques de Corse. Si vous pénétrez dans l’église, prenez le temps d’admirer les décors peints par Alberti en 1865, à l’iconographie particulièrement riche : notamment la Résurrection du Christ et l’Assomption de la Vierge Marie dans la nef, ou bien la fuite en Egypte et la pêche miraculeuse dans les chapelles latérales. En avançant vers le chœur, vous pourrez apprécier la richesse ornementale de l’autel principal et des autels secondaires des chapelles latérales. Ils sont des modèles du genre, tous réalisés par le peintre et stucateur Angelo Maria Fontana, actif en Corse de 1707 à 1709. La chaire à prêcher, classée aux monuments historiques comme le maître-autel, est l’œuvre quant à elle de Giovanni Raffalli le vieux, originaire du village de Piedicroce, et premier d’une longue dynastie de peintres et stucateurs. Jetez enfin un œil, en vous retournant vers l’arrière de l’église, sur l’orgue et sur les décors peints sur ses vantaux (notamment Sainte Cécile et le roi David). Il s’agit de l’un des plus anciens orgues de Corse, réalisé en 1617 par Giorgio Spinola. En matière de tableaux, l’église Saint Pierre et Saint Paul n’est pas non plus en reste, puisque vous y retrouverez de très nombreuses œuvres classées des XVIIème et XVIIIème siècles, réalisées par des artistes italiens (Ermenegildo Constantini par exemple, peintre romain auteur de la « donation du rosaire à Saint Dominique en présence de Saint François d’Assise »), pour la plupart installés en Corse (Giacomo Grandi, ou Marc Antonio de Santis), et dont les œuvres se retrouvent largement dans les autres églises de la région. Une œuvre en particulier méritera sans doute une station plus prolongée : la « Vierge à l’Enfant entourée d’anges musiciens ». Il s’agit du panneau central d’un ancien retable démembré, datant vraisemblablement de la première moitié du XVIème siècle.