Église Saint Jean-Baptiste

L’église Saint Jean-Baptiste de la Porta est le fruit de plusieurs campagnes de construction : une première phase entre 1644 et 1686, une phase d’agrandissement ensuite, entre 1680 et 1707, et une phase d’érection du clocher enfin, en 1720. La façade, le décor de la voûte ainsi que le clocher sont l’œuvre de l’architecte, peintre et stucateur milanais Domenico Baïna (c’est l’architecte Pompei, établi à Quercitello, qui a cependant terminé la supervision des travaux après la mort de Domenico Baïna). L’église Saint Jean-Baptiste constitue aujourd’hui encore l’une des plus belles et des plus riches églises baroques de Corse. La façade et le clocher frappent de prime abord par l’opulence de leur ornementation : pilastres, volutes, corniches à ressauts, motifs de coquilles, de volutes… Le clocher, particulièrement ouvragé lui-aussi, est par ailleurs le plus haut de Corse, avec ses 45 mètres de hauteur. L’architecte Pompei ne manquait pas d’humour lorsqu’il y fit apposer la plaque indiquant la date et la citation suivante tirée de l’évangile de Matthieu : « SURREXIT MAJOR JOANNE BAPTISTA » (« Personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste »). À l’intérieur de l’église, les murs, les chapelles latérales, la voûte de la nef et le chœur sont intégralement couverts de décors et de fresques dont la finesse égale la profusion. De nombreuses toiles aux dimensions monumentales ornent les murs, la plupart étant d’ailleurs classées aux Monuments Historiques. Une représentation de l’Annonciation, que vous identifierez aisément aux figures de la Vierge agenouillée en prière et de l’Ange Gabriel, fut offerte à l’église par l’empereur Napoléon III en 1855. Autre point d’intérêt de l’église, l’orgue et sa tribune méritent un instant d’attention. L’instrument lui-même fut construit en 1780 par le frère Benedetto Maracci pour le couvent de Rogliano, et transféré à la Porta en 1793. En état de fonctionnement jusque dans les années 20, il fut délaissé, avant d’être restauré pendant les années 1960 par Bartolomeo Fromentelli. Le buffet et la tribune, avec leurs décors – instruments, fleurs, chérubins, pots-à-feu – datent pour leur part du XIXème siècle.