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Vous avez sûrement déjà vu au détour d’une rue, à une intersection ou sur une place une de ces petites fontaines, souvent de couleur verte. Belles et pratiques, ces gardiennes de l’eau permettent à qui le souhaiterait de s’abreuver mais sont également dotées d’une histoire remarquable !

Cette année, nous fêtons les 150 ans des fontaines Wallace. Pour honorer ce patrimoine emblématique, la Ville de Paris et ses partenaires prévoient un événement festif qui aura lieu les 24 et 25 septembre. En attendant, faisons un petit bond dans le passé pour découvrir l’histoire de ces fontaines iconiques…

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À l’origine, une invention philanthropique

Conçues par Charles-Auguste Lebourg, elles tiennent leur nom de Richard Wallace, un philanthrope britannique. Ce dernier finança la réalisation des fontaines. La plupart du temps, les touristes les associent à la ville de Paris puisque c’est dans la ville lumière qu’on peut le plus en voir et qu’elles furent implantées en premier.

La petite histoire…

Tout commence pendant la guerre de 1870 déclarée par Napoléon III contre la Prusse. Paris n’est pas au meilleur de sa forme et les bombardements destructeurs nuisent à la ville. Malgré les ravages, la reconstruction de la ville se fait en moins de dix ans en raison d’un élan philanthropique.

En effet, les bourgeois financent de nombreuses « bonnes œuvres » par effet de mode pour leur réputation ou de façon anonyme, par charité.

Inspirées des « drinking fountains » londoniennes, elles sont à l’origine équipées de gobelets retenus par une chaînette, supprimés pour des raisons d’hygiène en 1952. La toute première fontaine Wallace est implantée en 1872 et prend place sur le boulevard de la Villette.

Richard Wallace, un généreux donateur anglais

Pendant plusieurs mois, les Parisiens ont été privés des besoins primaires. Le froid envahissait la capitale avec des températures autour de -20°, la famine faisait rage, ils mangeaient donc les animaux du zoo et manquaient d’eau en raison de la destruction de nombreux aqueducs, le prix de l’eau augmente alors démesurément.

Richard Wallace passe une grande partie de sa vie à Bagatelle. Il est l’héritier d’une grande fortune et fait don à la ville de 50 fontaines à boire après avoir vu les Parisiens subir une pénurie d’eau durant ses heures sombres.

Ce philanthrope portait en lui un tel dévouement qu’il resta dans sa villa parisienne assiégée pour être là où on avait besoin de lui, plutôt que de se réfugier dans une de ses luxueuses propriétés. Ce grand homme fonde également un hôpital pour augmenter la capacité d’accueil et s’occuper des victimes des bombardements.

Les fontaines ont un véritable succès, il financera donc 10 fontaines supplémentaires en 1876 puis 10 autres trois ans plus tard. Non seulement utiles, les fontaines ont pour but d’embellir la ville et doivent donc s’ancrer harmonieusement dans Paris. Ces vraies œuvres d’art fondues en Haute-Marne sont réalisées en quatre modèles.

Les différents modèles

Le grand modèle, composé de quatre caryatides se tournant le dos et supportant un dôme surmonté de dauphins, mesure près de 2,71 mètres. Le modèle à colonnes, plus petit de quelques centimètres, est plus simple dans son ornementation, mais moins cher à la fabrication.

Le modèle en applique s’accole à un mur. Il ne reste qu’une fontaine de ce type dans Paris, rue de Geoffroy Saint-Hilaire. Les petits modèles à bouton-poussoir sont souvent installés dans les parcs et jardins publics pour abreuver les promeneurs au gré de leurs balades.

Le symbolisme des fontaines Wallace

Les quatre cariatides représentent la bonté, la simplicité, la charité et la sobriété. Sur chaque fontaine, elles adoptent une posture différente marquée par la position de leur genou et de leurs pieds ou alors dans les détails de leur tunique.

Simplicité et Sobriété ont les yeux fermés mais Bonté et Charité les ont ouverts. Ces 4 femmes représentent aussi les 4 saisons : Simplicité symbolise le printemps, Charité l’été, Sobriété l’automne quant à Bonté, c’est l’hiver.

Les huit faces du soubassement possèdent un fort symbolisme aussi. Les 4 plus larges sont ornées d’un trident autour duquel s’enroule un triton et l’on aperçoit un chapelet de perles s’échappant d’un coquillage sur les 4 autres.

Conque et perles représentant l’ouïe et la parole.

Pourquoi sont-elles (pour la plupart) de couleur verte ?

gros pla sur la fontaine Wallace

©risamay de Getty Images via canva

C’est Napoléon III qui choisit de les peindre en vert, porté par sa volonté d’introduire la nature en ville mais aussi dans une cohérence du paysage urbain. Mais à Paris, 7 fontaines ont été peintes d’une couleur différente en rapport avec leur lieu d’emplacement. Cette touche moderne renforce donc leur visibilité : Rouge, jaune, bleue ou rose, ne manquez pas de découvrir ces jolies fontaines au gré de vos flâneries…

generalpoteito, CC BY-SA 2.5, via Wikimedia Commons

Il existe une fontaine Wallace blanche peu connue. Elle se situe au 152, avenue Paul Vaillant Couturier, elle ne distribue pas d’eau.

Les fontaines Wallace au-delà des frontières

Aujourd’hui il est très courant de tomber sur une de ces sublimes fontaines dans de très nombreuses villes de France. Si les fontaines Wallace sont tout d’abord implantées à Paris, leur succès les a fait s’échapper de la capitale et parcourir le monde… On trouve des fontaines Wallace en Afrique du Sud, en Espagne, en Chine, au Brésil… et dans un bon nombre d’autres pays !

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