Concert "quam Pulcra Es"

Le Cantique des cantiques, c’est-à-dire le Chant par excellence, joyau poétique de la Bible, exalte les joies de l’amour humain dans un langage passionné. On peut chercher l’origine du Cantique dans les chants de noces et les chants d’amour orientaux, notamment des poèmes provenant de Mésopotamie, de Syrie et d’Égypte. Il se présente sous la forme de huit chants d’amour alternés entre un bien-aimé, le Roi, (peut-être Salomon) et sa Bien-aimée, jeune fille à la peau noire. Cet amour s’accomplit dans le cadre d’un jardin paradisiaque peuplé de colombes, de gazelles et de brebis, exhalant la myrrhe, l’encens et les plus précieux aromates. Les Juifs le chantaient dans les fêtes profanes de mariage, pour exalter l’amour humain que la Bien-aimée exprime dans les termes les plus forts et les plus beaux, Les eaux multiples ne pouvant éteindre l’amour. Le Cantique des cantiques, a donné lieu a un foisonnement d’interprétations spirituelles. Ainsi, un courant allégorique y voit les noces de Yahvé et du peuple d’Israël. Aux XII et XIIIèmes siècles en Occident, où la dévotion mariale atteint les sommets, la Vierge monte à côté du Christ sur les tympans des églises romanes. L’Assomption devient en Occident la principale fête de la Vierge. Le Cantique des cantiques est alors abondamment utilisé dans les chants liturgiques en son honneur. Ainsi, dans un manuscrit du XIIIe siècle de Ratisbonne, plus d’une trentaine de chants liturgiques mettent en musique des versets choisis parmi les huit chants du Cantique. Et dans de nombreuses polyphonies mariales le texte est clairement emprunté au langage amoureux. Le Cantique peut donc être autant interprété littéralement que mystiquement, comme dans la liturgie dans les chants liturgiques en l’honneur de la Vierge Marie, et aussi pour y voir l’union du Christ et de l’Église ou encore du Christ et de la Vierge Marie. Ce sont ces interprétations mystiques qu'ont retenu les liturgies médiévales.