Les Logements de la cour des Cristalleries
Pavillons des ouvriers et employés, autrefois principalement réservés aux souffleurs de verre. Construits en 1765 sur le modèle proche des maisons Lorraines, ils furent détruits et reconstruits entre 1890 et 1894 sur le nouveau modèle afin de garantir plus de confort. On résolut de donner à ces nouvelles habitations environ 4 à 5 mètres de façade seulement sur la rue afin d'en accroitre le nombre pour répondre à l'augmentation des effectifs. Chaque logement était composé d’une cave, de deux pièces au rez-de-chaussée dont une cuisine, de deux pièces au premier étage et d’un grenier. Novateur pour l'époque en zone rurale, chaque habitation possède un cabinet d'aisance avec siège et cuvette à clapet et a l'eau de source qui coule sur l'évier et lave les cabinets en communication avec un égout. Chaque ménage est logé gratuitement et se voit attribuer un jardin d'une contenance de 2 à 3 ares. C’est sur ce modèle qu’ont été bâtis les logements visibles actuellement. On peut encore apercevoir une habitation de la première période possédant un œil de bœuf (aération ovale) et la partie supérieure des fenêtres arrondies. Il s’agit de celle située juste à côté du portail d’accès, près de la Maison de l'Administrateur et faisant face à la chapelle. La raison pour laquelle les logements furent construits à l’intérieur même de l’entreprise est très simple. A l’époque de la création de la verrerie et dans les années qui suivirent, la durée de fusion et d’affinage du verre était irrégulière. Nul ne pouvait savoir à quel moment commencerait le façonnage. Une fois la matière à point, une cloche semblable à celle que l’on peut apercevoir sur le toit des Halles, appelait les verriers, tantôt le matin, tantôt le soir, le jour ou la nuit. Quant au repos du dimanche, il ne pouvait en être question dans cet état d’imprévu. On conçoit dès lors que tous les verriers devaient habiter le plus près possible du site de production afin d’être au plus vite sur les lieux. On retrouvait cette configuration dans quasiment toutes les verreries de l’époque. L’avancée des techniques de fusions et la création de nouveaux types de four permirent par la suite un travail plus régulier. Aujourd’hui, les logements sont toujours occupés par des membres du personnel de la Manufacture qui ne sont plus nécessairement des verriers. L’ensemble cour et manufacture était autrefois entouré de murs et l’accès était réglementé par une conciergerie. A l’intérieur de cet espace, le système paternaliste sur lequel fonctionnait l’entreprise, instaurait des droits mais aussi des devoirs au personnel qui y résidait. En contrepartie d’un certain droit de regard, de nombreuses avancées sociales furent effectuées comme l’instauration entre autres d’une caisse de prévoyance ou encore d’une assurance maladie.
