Le Château du Bel Air - Propriété privée
Propriété privée fermée au public. Le château du Bel Air a été construit par "LEVASSEUR toiles et tissus", basé au Havre, entre 1847 et 1849. On le trouve sous le nom de Bon Air au début du XXème siècle, époque à laquelle on va l’assimiler aux villas de bord de mer. Au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, les grands entrepreneurs vont prendre l’habitude d’installer leur demeure dans de grands immeubles de rapport en ville. Ici, à Goderville en 1847, nous sommes encore à une époque où ils choisissent de se faire construire de belles demeures à la campagne. Aborder le XIXème siècle dans ses pratiques artistiques, c’est faire le constat d’une période tiraillée entre modernité et regard vers le passé. En effet, même si l’innovation technique est au cœur des préoccupations des architectes, le XIXème siècle marque le retour de formes et de mouvements architecturaux antérieurs. Les tendances néo-classique, néo-romane, néo-gothique, néo-renaissance, néo-byzantine ou encore néo-baroque apparaissent à des degrés divers, dans la forme des architectures ou dans certains détails architectoniques. C’est ce qu’on appelle l’éclectisme. Mélange des époques et art du pastiche, il se caractérise aussi par la précision et la profusion des détails : balustrades, colonnes, guirlandes, statues, pilastres entre portes et fenêtres, emmarchements ou grands escaliers et grandes arches, façades polychromes, ... Notre château du Bel Air entre dans cette mouvance. Il emprunte beaucoup au style Louis XIII (1ère moitié du XVIIème s.), dont les exemples sont nombreux en Pays de Caux : construction en brique avec chainages d’angle en pierre, toit à forte pente et cheminées très hautes, plan symétrique avec un corps central flanqué de 2 pavillons. Toutefois, les briques industrielles, d’un rouge sombre, ne peuvent tromper sur l’époque de construction. Les épis de faitage, qui étaient un droit à l’époque féodale, rappellent cette époque. Les frontons sont multiples, d’inspiration renaissance et classique (eux-mêmes d’inspiration antique).