Buster Keaton
Buster Keaton, le comique qui ne riait jamais, filme impassiblement le cameraman tout en déclenchant des catastrophes réglées à la seconde près. Le premier génie du gag visuel était aussi un poète de la vie quotidienne transformant les objets les plus anodins en source de gag. Cet artiste américain a marqué le cinéma muet en devenant un maître incontesté du gag visuel et de l’humour. Il était pourtant souvent cité comme un modèle par Charlie Chaplin qui admirait son talent, ses qualités d’acrobate — son surnom “Buster” signifie d’ailleurs “casse-cou” — et son exigence professionnelle. Charlie Chaplin lui rend un bel hommage dans Les feux de la rampe (1952) en lui confiant un rôle émouvant, qui “casse” un peu son image d’homme distant et froid. Buster Keaton a eu des liens avec la France puisqu’il y a séjourné de 1918 à 1919 lorsqu’il a été mobilisé et envoyé au front. Il est revenu en 1962, lors d’une rétrospective organisée par Henri Langlois, pionnier de la restauration et de la conservation de films. Keaton a alors traversé la salle de la rue d’Ulm, sous un tonnerre d’applaudissements du public en effervescence. Keaton a ensuite pleuré, lui que personne n’avait jamais vu en larmes.
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