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Cette province est la seule région française ne possédant curieusement qu’une frontière naturelle bien marquée : la fameuse « ligne bleue », la frontière du levant se confondant avec la crête du massif vosgien. L’histoire de la Lorraine est jalonnée de personnalités fortes. Territoire symbole d’unité morale et patriotique, un voyage en Lorraine n’est pas seulement une succession de découverte excitante, c’est une véritable exploration, un labyrinthe dans lequel on aime s’égarer et s’émouvoir.

Traversez le temps avec nous pour découvrir l’histoire qui se cache derrière la culture de cette magnifique région !

Les premières occupations humaines du territoire remontent à il y a environ 600 000 ans, au début du Pléistocène. Après la préhistoire, ce sont les romains qui prendront la possession de la région en -52 avant J-C. Ces derniers ont fortement contribué au développement de la région.

La Lorraine tient son nom de Lotharii regnum « royaume de Lothaire », au Xe siècle « Lotharingia ». Elle doit son nom à son premier roi : Lothaire II.

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La Saint-Nicolas

Saint-Nicolas

© Wikipedia Par Jean-Pol GRANDMONT — Photographie personnelle, CC BY 3.0

Au moment où la plaine se rétrécit et va se fermer dans les côtes qui entourent Nancy, se dresse la basilique nationale : Saint-Nicolas-de-Port. En l’an 1087 des marchands de Bari se sont rendus à Myre, en Asie, où saint Nicolas avait été évêque aux IIIe et IVe siècles.

Nicolas de Myre est né entre l’an 250 et 270. Il serait mort le 6 décembre aux environs de 329 et devint Saint car on lui attribue des miracles tout au long de sa vie.

Au Xe siècle, lors de la translation du Saint-Nicolas, le chevalier lorrain Aubert de Varangéville obtient une relique (phalange) de Saint-Nicolas qui sera rapportée en Lorraine où elle devient un objet de pèlerinage majeur. Selon cette tradition il s’agit de l’os d’une phalange de la main droite de l’évêque. Une basilique fut érigée aux XVe et XVIe siècles par René II en l’honneur du Saint. C’est à ce moment-là que Saint-Nicolas fait son entrée dans les légendes et traditions de la région avec des différences en fonction des régions voisines.

Sa fête, le 6 décembre, est, de toutes les fêtes de l’année, celle qui relie le plus au passé de la Lorraine. Vous connaissez la légende de Saint-Nicolas. Lors d’un soir d’hiver, trois enfants partis glaner dans les champs se perdent sur le chemin du retour. Ils s’approchent d’une maison dont la lumière filtrant des fenêtres leur semblait rassurante. L’homme qui leur ouvre est un boucher. Il accepte de les accueillir pour la nuit. À peine les enfants franchissent le pas de la porte qu’il les tue et les coupe en petits morceaux, avant de les jeter dans son saloir pour en faire du petit salé.

Saint Nicolas passa par là quelque temps plus tard, chevauchant son âne et frappe à la porte du boucher. Ce dernier, honoré de la venue d’un évêque, ne peut le rejeter et l’invite à dîner. Saint-Nicolas lui demande du petit salé, le boucher comprend qu’il est pris au piège et avoue tout. Le saint homme étend alors trois doigts au-dessus du tonneau de petit salé, reconstituant et ressuscitant ainsi les trois enfants.

Saint Nicolas enchaîne le boucher à son âne et le garde auprès de lui pour le punir. Vous l’avez compris, il devient le père Fouettard. Son rôle est de réprimander les enfants désobéissants et les cancres tandis que saint Nicolas récompense les enfants sages la nuit du 5 au 6 décembre.

La Saint-Nicolas, C’est autre chose encore que la joie des enfants, c’est la fête du saint protecteur d’une terre qui fut grande et piétinée. Dans cette Lorraine si divisée, Saint Nicolas a fait une sorte d’unité et, au temps de l’annexion, il a réuni dans une même joie les petits enfants des deux côtés de la frontière. Aujourd’hui c’est toujours depuis la basilique de Saint-Nicolas-de-Port que marque le début des festivités de la Saint-Nicolas.

La Mirabelle de Lorraine

©canva – sabinoparente de la part de getty images

La Mirabelle de Lorraine détient un Label rouge et une indication géographique protégée (IGP) dans le territoire de la Lorraine. Elle s’est imposée comme un véritable symbole de la région. De mi-août à fin septembre, le fruit juteux colore les arbres de la Lorraine.

La mirabelle a conquis les terres de Lorraine il y a plus de cinq siècles. Comme le disait si bien Jean-Marie Pelt « Le mirabellier est à la Lorraine ce que l’olivier est à la Provence ». Le climat de la région se révèle si propice à son développement si bien que dès 1762, la mirabelle de Lorraine a été reconnue par l’Académie Française. Aujourd’hui, 80% de la production totale mondiale est issue de Lorraine.

C’est le roi René d’Anjou qui ramena la mirabelle en France au XVe siècle. Son petit-fils, René II de Lorraine l’aurait implanté dans le Duché où l’arbre fruitier connaîtra un essor favorable. Dès le XVIIe siècle, la Mirabelle est considérée comme la meilleure des prunes en Lorraine. Cependant, c’est la crise du phylloxera, un mal pour un bien, qui permettra aux vergers de mirabelliers de remplacer rapidement les vignes. La production de mirabelle perd de son activité au cours du XXe siècle mais redevient prospère à la fin de ce même siècle.

La mirabelle est un véritable symbole lorrain, un fruit emblématique présent partout : Il suffit d’observer les coteaux de la Moselle ou les vergers de la Meuse au printemps, quand les premières chaleurs tapissent les vallées d’éphémères corolles blanches. La mirabelle qui porte bien son étymologie latine « belle à voir » va prendre doucement sa couleur dorée, ses petites taches rouges, se gorger de sucre et attendre la récolte.

La mirabelle est le fruit à l’origine de l’eau-de-vie appelée le « Schnaps ». La fabrication de cette eau-de-vie relève pour les quelques distillateurs qui transmettent cette vieille tradition d’un excellent savoir-faire et nécessite des fruits de grande qualité.

La quiche lorraine

quiche lorraine

©Canva – tommasalizzul de la part de getty images

La quiche lorraine vient de l’allemand kuchen qui signifie gâteau. La recette remonte au XVIe siècle. Pour être exact, on trouve les premières traces écrites de quiche lorraine le 1er mars 1586 chez le duc de Lorraine, peut-être même un peu avant, sous Charles III qui en aurait été très friand.

À l’origine, la quiche était un plat populaire très familial à partager. Elle était réalisée avec les restes de pâte à pain garni d’œufs battu et de crème, un mélange qu’on appelait migaine.

La quiche lorraine est aujourd’hui un des plats les plus connus de France. Elle s’est expatriée dans tout le pays en 1870 lors de la guerre entre la France et la Prusse, grâce à l’exode des Lorrains dans toute la France. Les habitants du territoire ont été forcés à l’exil dans d’autres grandes villes françaises, emportant avec eux leur culture et leurs traditions culinaires.

Cette savoureuse tarte d’une simplicité rare a conquis le monde avec de curieuses imitations servies à Los Angeles ou à Hong Kong, elle est devenue une spécialité emblématique de la Lorraine et un plat incontournable des tables familiales, rapide et facile à préparer, savoureux et symbole de convivialité !

L’Art verrier en Lorraine

La Lorraine possède de belles traditions, d’incroyables légendes et un vrai savoir-faire. Connue non seulement pour ses juteuses mirabelles ou la quiche savoureuse, la Lorraine est également le berceau de l’art verrier.

L’art du verre est un savoir-faire très ancien que l’on peut remonter à -2500 avant J-C. Pourtant, ce n’est que depuis le XVe siècle que l’industrie se développe en France, en raison de la difficulté de faire chauffer le four à une température très élevée au bois. Ainsi, les familles de verriers sont au début nomades et s’installent près des bois. C’est à partir du XIVe siècle que des seigneurs, propriétaires d’immenses forêts, s’intéressent de près à l’industrie verrière, en y voyant une opportunité économique. Ils cherchent alors à attirer des maîtres verriers. D’ailleurs, c’est l’ordonnance de 1339 qui donne aux ouvriers verriers le nom de “gentilshommes”. Au fil des siècles, les artistes verriers ont réalisé des productions fabuleuses et aujourd’hui, la tradition perdure.

C’est en Moselle que se trouve la plus ancienne cristallerie française à Saint-Louis-lès-Bitche. Elle fut créée en 1586. Quatre siècles de tradition donnent à cette vieille dame de la sagesse et le goût de l’innovation.

Aujourd’hui, les techniques des maîtres n’ont que très peu évolué et lors de votre séjour dans cette belle région vous pourrez visiter les verreries de Baccarat, Saint-Louis (la plus vieille verrerie de France), Lalique, Daum etc.

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Sources :

La Lorraine par Bruno Barbier
wikipédia.org
rtbf.be
lesfousdeterroirs.fr
jaimemonpatrimoine.fr
lesfruitsetlegumesfrais.com
myparisiankitchen.com
yapaslefeuaulac.ch