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Vous connaissez sûrement les histoires et légendes les plus populaires d’Alsace, mais certaines anecdotes sont méconnues et méritent d’être racontées… Voici 5 anecdotes rattachées à 5 villes d’Alsace !

Si vous souhaitez découvrir les plus beaux villages d’Alsace, c’est par ici !

1) Une rue anciennement renommée Adolf Hitler

Mulhouse

Rue du Sauvage renommée rue Adolf Hitler à Colmar

© Bundesarchiv, Bild 183-E11782 / CC-BY-SA 3.0, CC BY-SA 3.0 DE, via Wikimedia Commons

La rue du Sauvage est la rue la plus commerçante de la ville de Mulhouse. La rue piétonne s’étend de la Place de la République à la Porte Jeune. Mais saviez-vous que cette rue a été renommée Adolf Hitler en 1940 ?

Pendant la seconde Guerre Mondiale, après l’Annexion de l’Alsace-Moselle, les nazis entamèrent une politique de germanisation s’appliquant également au nom des rues. Ils les renommèrent en allemand, en rebaptisant les rues les plus importantes de chaque ville par le nom du führer.

Le nom de « rue du Sauvage » apparaît vers 1800 et provient de l’ancienne hôtellerie du Sauvage exploitée de 1625 à 1870. Ainsi, la rue fut renommée en 1940 Adolf-Hitler-Strasse quelques jours durant puisque cela provoqua l’hilarité. Le nom fut changé à nouveau, quand les Allemands remarquent l’interprétation ironique que les Mulhousiens faisaient : la rue Adolf Hitler était auparavant la rue du Sauvage !

Afin de réparer leur outrage, les nazis changèrent à nouveau les plaques et rebaptisèrent la place de la Réunion en Adolf Hitler Platz et traduisent seulement la rue du Sauvage en allemand : Wildemannstraße.

2)  La place Jeanne d’Arc était un lieu d’exécution au XVIIIe siècle

Colmar

Place Jeanne d'Arc Colmar

© a m, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

La place Jeanne d’Arc s’appelait Schlüsselplatz pendant la période allemande. On ne connaît pas beaucoup son histoire, elle est plutôt discrète aujourd’hui. Pourtant, elle était très active au XVIIIe siècle, en son cœur se tenaient les marchés bestiaux.

Nul  ne pourrait penser aujourd’hui d’ailleurs, qu’elle était également une place sur laquelle se déroulaient les exécutions capitales, très nombreuses à l’époque. En 1754,Hirtzel Lévy, un commerçant juif de Wettolsheim fut accusé à tort de vol et exécuté sur cette place.

Aujourd’hui la place ne comporte aucun signe de ce passé tumultueux, si ce n’est la maison Bergheaud datant de la période allemande, qui se trouvait sur la place face à la rue Vauban.

L’immeuble a été démoli au début du siècle, il reste aujourd’hui une bâtisse qui semble avoir été tranchée en deux mais très peu de signes de ce passé douloureux et barbare.

3) La plus vieille maison d’Alsace se trouve à Rosheim

Rosheim

La maison romane Rosheim

© françoise Thurion alias Accrochoc, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

La ville de Rosheim est un centre viticole sur la route des Vins d’Alsace. Rosheim possède un riche passé et un patrimoine exceptionnel. Aujourd’hui on surnomme la ville « cité romane » surnom que l’on doit à l’apparition et au développement de la culture de la vigne sur le site, ou « ville à la rose » en référence à son emblème héraldique.

Dite « païenne », considérée comme la plus ancienne construction civile d’Alsace, la maison romane est située entre les numéros 21 et 23 de la rue du Général-de-Gaulle. Elle a été bâtie entièrement en pierre et date de 1152. C’est l’un des plus anciens témoignages d’architecture civile médiévale en Alsace. Elle se dresse tel un petit donjon carré, semblable à une Tour fortifiée, on accédait à l’étage uniquement grâce à un escalier amovible. On en déduit qu’elle devait jouer un rôle dans la défense de Rosheim avant que le bourg n’acquière le statut de ville.

Cette vieille maison se dresse toujours au centre du village et a bénéficié d’une belle restauration au début de notre siècle. Elle servira de musée dans le cadre de la route romane d’Alsace.

4) La statue Schweissdissi choquait les habitants

Mulhouse

La statue Schweissdissi

© M.Strīķis, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

La Statue Schweissdissi, signifiant « le type qui sue » est une statue en bronze conçue par Frantz Beer. C’est une statue allégorique du travail qui a toujours été comprise comme un hommage au dur travail du prolétariat au début du XXe siècle.

À l’origine, elle se dressait au centre de la place de la Réunion, en 1906. Le maire avait pour ambition de rendre hommage aux durs travailleurs.

Aujourd’hui, la statue est dissimulée dans le parc du Tivoli à Mulhouse. Savez-vous pourquoi ?

À l’époque le travailleur en nage, dénudé au niveau des fesses, est au cœur de la controverse. La statue embarrassait le pasteur et les fidèles du temple Saint-Etienne, la pudeur de l’époque et la vue d’une partie nue de son corps : son fessier faisant face au temple Saint-Etienne provoqua des réactions.

On tenta alors de pivoter la statue mais son arrière-train était juste en face de l’hôtel de ville. La nudité de cette statue fut rejetée de toute part si bien que, puisqu’aucun angle ne convenait, la pauvre Schweissdissi fût déplacée, capturée par les Allemands pour y être fondu, puis finalement abandonné sur un terrain vague…

Elle fut finalement déplacée au parc Tivoli, son fessier camouflé au milieu des buissons.

5) Une épidémie de danse pas si festive…

Strasbourg

Epidemie de danse strasbourg

© La Danse de la mariée en plein air – Pieter Brueghel l’Ancien

En 1518, une épidémie dansante est observée dans la ville. Connaissez-vous la manie dansante ? C’est un phénomène collectif observé en Allemagne et en Alsace entre les XIVe et XVIIIe siècles. Un groupe de personnes se met à danser subitement de façon étrange et ne peuvent se contrôler.

Un jour, une femme nommée Frau Troffea sort de chez elle avec son nourrisson et jette son nouveau-né dans la rivière, ne pouvant plus le nourrir. Elle se met alors à danser dans les rues de la ville sans pouvoir s’arrêter. Au fil des semaines, des femmes, hommes et enfants l’ont rejoint jusqu’à s’épuiser de fatigue, ils continuaient à se tortiller même à terre. Ils seront près de 400 en un mois à avoir suivi le mouvement.

La ville s’entoure d’un collectif de médecins pour en définir les causes, des messes sont organisées pour prier pour les victimes. Des musiciens sont embauchés pour entretenir les malades…

Les médecins pensaient qu’ils ne s’arrêteraient de danser que s’ils pouvaient le faire sans interruption jour et nuit jusqu’à épuisement. John Waller, historien de la médecine du Monde, raconte que selon un témoin de l’époque jusqu’à quinze danseurs succomberont chaque jour, victimes de déshydratation ou d’accidents cardiovasculaires.

Aujourd’hui encore, ce phénomène continue d’intriguer les spécialistes. Beaucoup de théories tentent de déceler l’origine de cette épidémie. La manie dansante de Strasbourg est l’une des mieux documentées, elle est reconstituée de façon très précise mais ce n’est pas la seule. Une vingtaine d’épidémies comparables ont été rapportées entre le XIIIe et le XVIIe siècle. Le dernier s’est déroulé à Madagascar en 1863.

Retrouvez la liste d’Alsace sur Henoo !


Sources :

jds.fr
anecdote-du-jour.com
wikipédia.org
sundgau-sud-alsace.fr
randoenalsace.fr
lemonde.fr
parisenigmes.com